Description
Le propos de cette petite suite de poèmes, initialement parue en 2012 (en coédition avec Paupières de terre), est contenu dans ses titre et sous-titre : De la contemplation de la page blanche loin de la page blanche, ou Dix-sept méditations à l’usage du graphomane. Écrites d’une traite à la table de l’écrivain, un soir, dix-sept méditations, donc, sur l’écriture, l’existence au monde de l’écrivain, ses doutes perpétuels et cette évidence pourtant d’écrire, et de chercher dans la langue pour être au monde. De chercher « l’Unique Asile » sur la page blanche, « minuscule point dans La Grande Image du Monde », la page blanche entendue non comme arrêt de l’inspiration mais bien au contraire comme « étendue » non « mesurable », « espace absent d’obstacle ». Ou comme « Obscure Demeure du Sang ».
Une prise de parole nécessaire et vitale, dans une langue concise, ciselée, allant à l’essentiel : concentrée en petits blocs de quelques phrases, comme s’il décochait une flèche sûre, qui touche immanquablement au cœur de la cible ; « une parole poétique qui va droit son chemin, et s’impose comme un droit vital… ». Où, pour continuer de citer Doris Jakubec, dans sa postface au recueil Traversées publié aux éditions Zoé en 2010, « le silence auquel le blanc que laisse le poème sur la page donne vie habite les […] poèmes, se conjuguant avec des forces pacifiques : le calme, la clarté, le rêve, que synthétise la sève dynamique et résistante ».
[Un livre d’artiste imprimé sur presse typographique a paru en parallèle en 2012, avec des dessins d’Yves Picquet.]
Notes de lecture
« La page blanche, assurément, fait corps avec le poème. Elle le nourrit de silences propres à apaiser les tensions dans la langue. Elle est d’avant les mots. Pacifique. »
Alain Helissen, CCP – Cahier critique de poésie, n° 26, décembre 2013