Des lignes de janvier à avril valent pour tous les mois et toutes les lignes

Auteure
Claire Le Cam
Poésie
24 pages, 10 x 15 cm
Parution : novembre 2017

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 5,00

Épuisé

ISBN  978-2-917751-83-1 Catégorie 

Description

Bien sûr, il fallait que Claire Le Cam prenne à contre­pied la nomi­na­tion de notre collec­tion « pas de côté » avec cette digres­sion sur la ligne pour mieux s’y inscrire…
« j’écris des lignes j’écris sur des lignes parce que je n’écris pas […] j’écris sur des lignes pour me donner du courage à écrire j’écris sur des lignes parce que dans le métro ça n’est pas facile d’écrire hors des lignes… » et ainsi tout au long d’un texte essouf­flé, sans pause aucune, sans ponc­tua­tion, sans majuscule.
On le voit, ce carnet de lignes dans le métro (encore des lignes), les pages qui se noir­cissent de lignes d’écriture, et si « ça pour­rait ressem­bler à une puni­tion faire des lignes reco­pier des lignes », si l’auteure se dit en panne d’écriture, elle aime trop « appri­voi­ser la ligne » et elle a trop d’humour pour ne pas mettre son grain de sel dans cet exer­cice en appa­rence un rien gratuit et de loin le dépas­ser. Ainsi, l’air de rien, défilent ligne de vie, ligne de conduite, lignes du corps (garder sa ligne), lignes de cœur, lignes de la main, ligne de démar­ca­tion, pêche à la ligne, lignes qui pèchent… « il faut passer cette phrase à la ligne comme il faut passer à autre chose à une autre étape de vie à une autre couche de peau », il faut « des lignes pour croire que chaque signe sert comme mon vote ce dimanche on est bien dans la merde ». Oui, il fallait que Claire Le Cam écrive ces lignes « parce que personne ne peut le faire à [s]a place » — et ques­tion­ner sa place à elle, et nous inter­ro­ger sur la nôtre.

Notes de lecture

« Un tout petit livre concen­tré est celui-​ci, en un petit format de carnet de poche. Où la poète, décli­nant fébri­le­ment le mot “ligne” depuis ses homo­graphes (suivant le train d’une ligne de métro comme ligne de conduite afin de se mettre en ligne vaille que vaille) en une petite prose dense et alerte, au rythme d’un appa­rent exer­cice de style quenal­dien, où la poète mène à grande vitesse une phrase sans ponc­tua­tion aucune ni fausse ponc­tua­tion (la majus­cule) (Claire Le Cam est directe) pour expri­mer une néces­sité qui fait défaut dans la pratique parfois pour raison de panne de cerveau ou de fatigue et de bien d’autres raisons. Elle y dit avec force son amour de l’écriture et démontre parfai­te­ment, et avec humour, qu’écrire n’est pas affaire d’attente passive, et qu’au terme d’un effort, en se concen­trant sur un seul mot, on obtient un texte qui frappe fort. »
Jean-​Pascal Dubost, Poezi­bao, 21 décembre 2017