Ils restent

Auteurs
Marie-Hélène Lafon, texte
Éric Courtet, photographies
Prose poétique et photographie
92 pages, 15 x 25 cm / 39 photographies couleur
Parution : 15 mars 2023

Publié avec le soutien de la région Bretagne
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 25,00

ISBN  978-2-490382-37-9 Catégorie 

Description

« D’où viennent nos pères ? Qui sont-​ils ? Que transmettent-​ils ? Et qu’attendent les fils ? » sont les ques­tions que pose Éric Cour­tet. Les non-​dits balisent nos vies le plus souvent, et nous faisons avec, recons­trui­sant notre propre histoire et celles de nos aînés. C’est ce silence qui est ici souli­gné avec ces portraits de pères et de fils réunis, de tous âges, un « arrêt sur image » qui puisse enclen­cher une narra­tion pour le regar­deur, en terri­toire intime — une autre vérité.
Au-​delà des ressem­blances (ou leur absence) entre les sujets, c’est avant tout les jeux de regard, les postures et les gestes qui frappent. Tendresse ou dureté, pudeur, gêne ou affec­tion, compli­cité ou timi­dité, malaise… ces senti­ments, auxquels parti­cipent le décor et les tenues, ne sont pas donnés d’emblée mais évoqués par le hors-​champ, l’au-delà de l’image. Derrière la fron­ta­lité appa­rente, quand bien même les sujets sont de dos, c’est une approche fragile de tous les nœuds éven­tuels, tous les secrets qui relient les pères et les fils ; les trans­mis­sions possibles ou reje­tées, profes­sion­nelles ou de toutes sortes (le goût pour tel sport, la musique, la nature…) — en un mot : les racines, qu’on est invi­tés à inter­ro­ger, entre passé et futur, parce qu’ils restent, les pères, les fils.
Les racines ou les sources… Marie-​Hélène Lafon, dont on connaît l’obsession dans ses livres pour l’arrachement et l’attachement à une terre d’enfance, s’est glis­sée entre ces images pour y propo­ser sa propre narra­tion, sa propre lecture des silences. Par petits blocs de prose dense (et deux poèmes), elle redonne parole aux fils, et peu importe qu’on puisse retrou­ver tel ou tel élément des images dans ces textes, ils ne font surtout pas légendes parce que ce qu’on entend c’est une voix, où affleurent senti­ments et sensa­tions toujours para­doxales — humaines. Propo­sant une mémoire à ces fils, elle nous invite à son tour, avec Éric Cour­tet, à inter­ro­ger la nôtre, à regar­der ces visages, ces atti­tudes à l’aune de notre propre histoire, en écho. À lire la fragi­lité des généa­lo­gies et des filia­tions, comme, des arbres, « [la] peau, [le] grain, [les] velours. [Le] silence. »