Je parle pas la langue

Autrice
Noëlle Mathis
90 pages, 14 x 20 cm
Parution : juin 2025

Publié avec le soutien de la région Bretagne

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 17,00

UGS : 978-2-490385-53-9 Catégorie :

Description

Née à la fron­tière franco-​allemande, métis­sée de fran­çais, d’allemand, de platt, d’anglais et d’italien, Noëlle Mathis inter­roge ici son iden­tité trans­fron­ta­lière à partir des mots qui ont toujours gravité autour d’elle comme s’ils étaient pour­vus d’une auto­no­mie propre. « Ils viennent de loin. Ils viennent de près. De la chair, de la famille, de la fron­tière, du voyage. » Des mots impromp­tus, qui arrivent dans la bouche, que l’on range dans la poche, qui sortent du bout des lèvres ou qui libèrent la parole, qui partent à la recherche de la langue perdue, celle de l’enfance. « La main tendue et dans la paume chaude les mots de béscht doch kòmm. Tu es donc reve­nue. Oui, je suis reve­nue dans la langue qui habite l’âtre. Dans ma langue, celle d’avant les mots. »
Noëlle Mathis fond l’histoire person­nelle et celle avec un grand « H » en obser­vant le mouve­ment et le nuan­cier des langues trans­mises, tout à la fois témoins et ouvrières de l’histoire, par les géné­ra­tions précé­dentes. Ou non trans­mises. « Il y a le vide dans la maison-langue. »
Les souve­nirs reviennent à travers les mots visi­tés comme des pièces que l’on habite. Les langues finissent par ne plus être étran­gères ni mater­nelles (ou pater­nelles) mais toujours vivantes, et une récon­ci­lia­tion s’opère avec ce qui était jusqu’à présent de l’ordre du taire : « Jamais je n’en fini­rai de dire là d’où je viens alors que j’en suis partie pour ne plus en parler. »