Là où je n’écris pas

Autrice
Christiane Veschambre
Poésie
82 pages, 14 x 20 cm
Parution : novembre 2024

Publié avec le soutien du Centre national du livre et de la région Bretagne
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 17,00

Catégorie :

Description

« Qu’écrit-on lorsqu’on n’écrit pas ? » est le point d’exploration de Chris­tiane Veschambre dans ce texte qui creuse le sillon de ses livres précé­dents en inter­ro­geant la langue « déam­bu­la­trice » qui infuse, surgit mais aussi échappe. Une langue-​être vivant, à l’existence propre face à « l’inaltérable neutre / du réel / qui ne s’écrit pas » ; des thèmes qu’elle avait déjà abor­dés dans Basse langue, puis Écrire, un carac­tère et dont la réflexion se pour­suit en ayant recours à l’écriture poétique.
Sur ce terri­toire qu’elle ouvre par deux exergues, l’un de Hölder­lin, l’autre de Clarice Lispec­tor, Chris­tiane Veschambre met en mouve­ment une poésie, la « langue handi­ca­pée », qui laisse aller et venir, écrire et s’enfuir les calen­driers élar­gis de l’enfance et d’un solstice. Le long des rêves qui la ramènent au passé, elle accueille à nouveau les visites de Mrs Muir, le person­nage du film de Mankie­wicz, ou encore des filles du côté d’Orouët, du film de Jacques Rozier. Ainsi elle recom­mence tout à la fois le récit de ce qui a été vécu en rendant vivant ce qui ne l’a pas été, lorsque « le rêve de la nuit / dit / que veut vivre / le rêve destructeur ».
En retours à la ligne, Chris­tiane Veschambre saisit là et écrit ce que le rêve, mais aussi l’angoisse et l’étrangeté qui logent en nous, mettent aux aveux dans la plus stricte bana­lité du quoti­dien, mêlant la prose et la poésie comme un passage vers ce qu’il y a de plus intime. Un quoti­dien au fil duquel son je s’éloigne, sans regret, lais­sant place à l’inconnu, et peut-​être aussi à ce qui n’avait pas de place jusque-​là. Une nébu­leuse aux prises du présent, dans laquelle ne pas écrire n’a de cesse de battre la mesure du silence.