Description
Juin juillet peu importe fut, en 2002, le tout premier livre des éditions – en somme un véritable catalyseur. Petit format carré sans même de nom d’éditeur sur la couverture, tiré en typographie au plomb à 64 exemplaires, il était alors accompagné de deux photographies de Jean Yves Cousseau. Si nous le republions aujourd’hui, c’est qu’il continue de nous accompagner – et les quelques lecteurs qu’il a eus à l’époque –, qu’il n’est absolument pas soumis à l’actualité et qu’il pourrait même représenter l’esprit du catalogue. Comme l’écrivait Sophia Mejdoub dans Le Cri de l’hélikon (décembre 2003), Juin juillet peu importe est « un texte-souffle composé dans des carrés parfaits, sans capitales ni ponctuation, qui s’ouvre sur un reflet du ciel et se referme dans un cri de silence, ou l’impossibilité de se taire ». Retour sur une expérience fondatrice, passage de l’enfance à l’âge adulte, un été « qui n’avait qu’à pas commencer », au cours duquel « autre chose aussi a commencé ». Peu de mots pour le dire mais si justement, d’une écriture sans aucun effet si ce n’est celui de la répétition des mots qui engorgent le crâne, parce que « tout se fond sans limites » afin de « tout graver tout garder ». Une petite forme, oui, mais ciselée et crissante comme un grain de sable que l’on ne cesse de rouler entre les doigts comme pour se rassurer.
Voir la première édition de Juin juillet peu importe, 2002.
Notes de lecture
« Sarah Clément ne s’est pas encombrée de la moindre ponctuation pour délivrer une entêtante ritournelle d’une rare maîtrise, capable de poser et de reposer les silences dans le flot d’un souvenir qui porte en lui les maillons fondateurs d’une expérience humaine ; depuis que “l’enfant pense si fort maintenant puisque l’été décidément commence sur cette plage-là” jusqu’à cet homme dont “je sais bien qu’il s’est tué pour ne pas mourir”. »
Benoît Colboc, « La poésie en train de se faire », Lundioumardi, 19 décembre 2016« Ce livre, en sa simplicité, déplie le passage, face à la blessure, de l’enfance ensoleillée à la prise de conscience des ténèbres des adultes. »
Françoise Hàn, décembre 2016« Dans Juin juillet peu importe, Sarah Clément revient sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, l’été de tous les commencements. Un livre bref, urgent, tendu, raidi de noir qui nous rappelle qu’“il est impossible de se taire”. »
Alain – Gabriel Monot, « Le Pêle‑Mêle », Hopala !, n° 53, 1er trimestre 2017« Ce petit livre haletant, inondé d’air de lumière et d’angoisse ne peut laisser indifférent : nous voyons en 16 pages l’irréparable s’accomplir et saccager la jeunesse dans le cœur de l’enfant. »
Vianney Lacombe, CCP – Cahier critique de poésie, # 34 – 1, 12 mai 2017