La question du centre

Auteure
Stéphanie Chaillou
Prose poétique
96 pages, 12 x 15 cm, dos carré cousu collé
Parution : mars 2011

Publié avec le soutien du Centre national du livre

 14,00

ISBN  978-2-917751-14-5 Catégorie 

Description

Dans La ques­tion du centre, « Il n’y a pas de plan préta­bli / Il n’y a pas de lieu ni de temps / Il n’y a pas non plus de person­nages ». Il y a, scan­dées par diffé­rents bruits (mitraillettes, gouttes d’eau, mugis­se­ment d’une vache, braie­ment d’un âne, cri de jouis­sance d’un homme, rythme d’un métro­nome, écla­te­ment d’un pneu, coups de fusil), des bribes de vies ordi­naires perçues en instan­tané par une personne, celle dont la voix s’étire en un mono­logue. Des bruits du monde exté­rieur qui viennent inter­rompre le fil d’une rumi­na­tion inté­rieure portée sur le dehors comme sur l’intime – une rumi­na­tion plus ou moins triviale, plus ou moins sérieuse, où tout s’entremêle, qui relève autant de l’autobiographie, de la nota­tion, de faits divers, que de dialogues suspen­dus. « Nous ne sommes pas dans une histoire qu’un plan pour­rait consi­gner », « nous sommes après que cette histoire ait eu lieu », dans un récit « autop­sique » en quelque sorte.
Comme un état des lieux d’un quoti­dien banal, sans bords, sans limi­ta­tions, sans repères, sans points d’attache, mais sous-​tendu par la ques­tion du centre : y a‑t-​il un centre (et donc une péri­phé­rie), quel centre, de quel point de vue, pour qui ? Ques­tion qui croise ainsi celle de la place assi­gnée aux êtres, aux choses, aux événe­ments… qui croise celle de l’aliénation, des fron­tières, de la sexua­lité, de la posi­tion sociale…, du Sujet, très largement.

Notes de lecture

« Stépha­nie Chaillou […] s’inscrit dans le vain ordi­naire pour construire en son axe, avec l’écriture, l’incertitude de la langue. […] Approche barthé­sienne, qui donne à la ques­tion un pouvoir démiur­gique. Qui est bour­reau, qui est victime ? de la violence, de la mort brutale des êtres. L’écriture sait qui porte, inso­luble mais certaine, la ques­tion en son centre. »
Chris­tian Vogels, CCP – Cahier critique de poésie, mars 2012