Les indications pour le corps

Autrice
Mathilde Girard
Poésie
80 pages, 14 x 20 cm
Parution : octobre 2023

Publié avec le soutien du Centre national du livre et de la région Bretagne
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 17,00

ISBN  978-2-490385-41-6 Catégorie 

Description

Les indi­ca­tions pour le corps de Mathilde Girard est divisé en 14 chapitres. L’ensemble de l’ouvrage est orga­nisé et archi­tec­turé, pour­tant, le chan­ge­ment des genres litté­raires, des narra­tions, des énon­cia­tions le rend à la première lecture mysté­rieux, sans ligne direc­trice. Mathilde Girard fait le pari déci­sif et expé­ri­men­tal qu’il est possible d’inventer un récit frag­menté, de tenir ensemble une compo­si­tion d’éclats qui, par une mise en scène à chaque fois diffé­rente de la parole, offre la possi­bi­lité de dire une soli­da­rité, une alté­rité commune.
La narra­trice nous prévient dès les premières pages : « Rien que je puisse appro­cher fron­ta­le­ment ni visuel­le­ment saisir ». Alors elle avance en déve­lop­pant des cercles concen­triques qui s’inscrivent comme des allers et retours sans fin. Et souvent ce sont des impasses. Certains chapitres s’apparentent à une suite d’aphorismes, d’autres à des inter­pel­la­tions, certains à des dialogues, des listes de ques­tions, ou la rela­tion de rêves… parfois à des récits qui ques­tionnent les mythes de Narcisse ou Médée ou des vies fracas­sées sur les aléas du quoti­dien ou de l’histoire, que ce soit la protec­tion de l’enfance ou les horreurs de la guerre d’Algérie. S’appuyant sur la philo­so­phie et la litté­ra­ture, avec Samuel Beckett notam­ment elle tente aussi de dire la tragé­die de l’homme sachant qu’il doit « conti­nuer » même si « ça va finir », notant les effets du monde sur les corps, et comment les exis­tences précaires doivent parti­cu­liè­re­ment s’en défendre.
Car la ques­tion que pose Mathilde Girard dès le premier chapitre n’est effec­ti­ve­ment pas « simple » : comment dire l’être quand il est abordé du côté du corps, comment le dire si sont asso­ciés « corps », « chaleur », « boue tritu­rée », « sexe » et « insur­rec­tion » ? Comment le dire avec un langage qui fait diver­sion, telle­ment bardé de certi­tudes, sûr de sa « qualité » ? Contraintes et limites perdurent : « Le langage est une obli­ga­tion » ; ou, dit autre­ment : « Je voudrais dire des choses simples mais je n’y arrive pas ».