Demain l’apparence occultera l’apparition

Auteure
Carole Darricarrère
Poésie / prose poétique
128 pages, 12 x 15 cm, dos carré cousu collé
Parution : octobre 2009

Publié avec le soutien de la région Bretagne

 15,00

ISBN  978-2-917751-07-7 Catégorie 

Description

Pour Carole Darri­car­rère, l’anecdote est un prétexte pour parve­nir au mystère de la langue (le « Poème ») comme au mystère de la vie, de l’amour, du surgis­se­ment et de l’effacement de toute chose. Elle n’a de cesse de desser­rer les mailles de ce qui la lie encore à une écri­ture formelle soute­nue par une histoire : elle s’offre, et nous offre, une expé­rience de la dérive, seule à même de nous rendre « l’apparition » contre « l’apparence » : « L’apparition. Le surgis­se­ment. La volupté. Et puis. L’apparence. L’écho. » Ce « vaga­bon­dage » est aussi seul capable de parve­nir à l’essentiel : « l’objet, l’histoire, ont des bords ; le sujet n’en a pas », dit-elle.
« À travers ces jeux d’échos entre désirs et illu­sions, entre voix et voies qui se cherchent et se répondent, Carole Darri­car­rère réaf­firme son refus de la clôture et montre combien écrire, c’est habi­ter l’écart, vivre dans le déséqui­libre, arpen­ter un espace de sursis et d’errance », écri­vait déjà Richard Blin (Le Matri­cule des anges, n° 59, 2005), à propos du (Je) de Lena.
Carole Darri­car­rère invite en effet le lecteur à entrer dans son livre par n’importe quelle page, il y trou­vera, sans doute, plus sûre­ment son chemin. Il peut aussi choi­sir de commen­cer par le commen­ce­ment, mais alors il s’expose à ce qu’elle le balade, joue avec lui, pour mieux lui faire perdre la trace de « l’apparence » : « Les lettres que tu tisonnes sont semblables aux pièces d’un puzzle, assem­blées, désas­sem­blées, au gré du vent, dissé­mi­nées, toujours sur le point d’être reconstitué. »
Quel que soit son parcours, le chemin qu’il a choisi, elle engage le lecteur à larguer les amarres, à « aérer la vision calci­fiée qu’il a du réel », à être comme « un trait de neige » qui « à lui seul, efface la pente des murs ». Et comme toujours chez elle, le sujet est au cœur / au corps de ce réel : « Un corps traverse la page. / Fruits terres essences, mêlés. / Même­ment archi­vés sous le grain de la peau. / À même l’ombre. / Nuit. »

Notes de lecture

« Une parole d’aube dont le champ – et le chant – de forces en turbu­lence séduit, apaise, aiguise, épouse l’impolitesse radi­cale du désir et donne envie de robinsonner. »
Richard Blin, Le Matri­cule des anges, février 2010

« Darri­car­rère n’avance pas sur des chemins battus. Et si elle prend racine dans les cinq sens – l’odorat, en parti­cu­lier –, elle permute aussi bien leurs rôles : “Tout ce que tu vois, tu le vois avec les mains.” »
Fran­çoise Hán, Les Lettres fran­çaises, 6 février 2010