Lente à ressusciter

Auteure
Delphine Horst
24 pages, 10 x 15 cm
Parution : novembre 2015

 5,00

UGS : 978-2-917751-58-9 Catégorie :

Description

Lente à ressus­ci­ter, « petite forme », très court texte, revient sur la mort d’une sœur, partie très jeune. Aucun pathos cepen­dant, aucun apitoie­ment. Pas un « tombeau » non plus, au sens litté­raire du terme : ni élégie ni nostal­gie. Une prose cise­lée, repre­nant « la longue marche commen­cée dans les maquis de l’enfance dont elle a perdu les sentiers ». Paysage de sous-​bois, d’humus, bruis­se­ment de feuilles, enfouis­se­ment, où « sous sa robe de peau chif­fon­née elle ne bouge plus », puis huis clos d’une chambre, d’un « coin du lit ». Plon­gées, replon­gées dans la douleur, « l’ulcère et son cratère », « roulis d’un bord à l’autre du temps où les débris s’accumulent sur les étais renver­sés épars », pour enfin « au matin fraî­che­ment remué [faire] la promesse que la sève de certains gestes mous­sera dans les fruits du jour ».
Mais qui est l’« évanouie », l’« endor­mie » que Delphine Horst vient « rani­mer », « lente à ressus­ci­ter » ? Laquelle des deux sœurs, de la morte ou de la vivante ? C’est sans doute dans cette ambi­guïté que réside toute la force de ce texte, « dans cette langue sans pillage que personne d’autre ne parle », langue de terre, de chair, fiévreuse.