La prise du bus et 50 fois l’île du ramier vers seveso

Autrice
Pascale Cabrolier
Poésie
124 pages, 15 x 22 cm
Parution : novembre 2024

Publié avec le soutien du Centre national du livre et de la région Bretagne
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 22,00

UGS : 978-2-490385-43-0 Catégorie :

Description

Dix années de carnets consti­tuent la matière de La prise du bus et 50 fois l’île du ramier vers seveso. Des carnets clas­sés par ordre chro­no­lo­gique dans lesquels sont consi­gnés les témoi­gnages des reclus de l’espace public dans l’agglomération de Toulouse : des sans-​papiers, des malades de longue durée… dont la parole et les corps en diffi­cul­tés sont rendus à travers une construc­tion litté­raire quasi archi­tec­tu­rale, comme si Pascale Cabro­lier avait recours à ses compé­tences d’urbaniste pour mettre en mots le quoti­dien de celles et ceux qu’elle observe, accom­pagne et surtout écoute — après l’expérience de la mala­die qu’elle a elle-​même éprou­vée et qui ouvre son récit.
Parce qu’en effet, l’urbain n’est pas étran­ger à ces vies à qui la ville prétend parfois offrir une possi­bi­lité voire un refuge mais dont les cloi­sons sont factices lorsque « la peur c’est l’espace de la ville pour ces personnes dehors et dedans ». Des vies de dépla­ce­ments, d’effacement quasi physique de soi pour ne pas être contrôlé et où chaque aller semble convo­quer l’infinité des retours déçus, alimen­tée par une méca­nique admi­nis­tra­tive qui ne cesse de déper­son­na­li­ser les indi­vi­dus numé­ro­tés, fichés afin de les rendre toujours plus incom­plets. Toujours plus irrecevables.
À l’usage d’une langue décom­po­sée et d’une typo­gra­phie frac­tu­rée, Pascale Cabro­lier fait de la poésie une tenta­tive pour confron­ter le lecteur à ces vies-​là qu’elle réha­bi­lite aux yeux de tous afin qu’elles soient consi­dé­rées au-​delà de l’effroi, de l’exclusion et surtout avec une huma­nité à retrou­ver quand « toutes les vies comptent ont de la valeur » et qu’on veut qu’elles ne soient pas « dévaluées ».