Événements du paysage

Auteure
Brigitte Mouchel
Poésie
88 pages, 12 x 15 cm, dos carré cousu collé
Parution : septembre 2010

Publié avec le soutien du Centre national du livre

 13,00

UGS : 978-2-917751-10-7 Catégorie :

Description

« Écrire, c’est aussi deve­nir autre chose qu’écrivain. Écrire, c’est deve­nir. » En citant cette phrase de Gilles Deleuze, Brigitte Mouchel pose sa sensi­bi­lité à l’engagement, sa volonté de « construire une version ouverte du monde ».
Les textes de ce recueil – quatorze « tableaux » – disent cette « poétique du monde » qui traverse l’auteur et qu’elle sait parta­ger. Par petites touches, par collages, Brigitte Mouchel déboîte – bégaie – une langue simple et quoti­dienne au profit d’images entre­cho­quées et, para­doxa­le­ment, limpides – actuelles et impar­faites. Les diffé­rents tableaux sont habi­tés d’une présence intense : un sujet, ici, main­te­nant, riche et trop souvent amputé de son passé, voire de son avenir ; inscrit dans un paysage, à entendre évidem­ment autant au sens figuré d’un paysage humain – mental, intérieur.
Elle le dit, ses petites formes poétiques sont des « paroles enten­dues, rumeurs du monde, traver­sées d’émotions qui se mêlent au quoti­dien, aux souve­nirs, aux sensa­tions, aux traces. [Elle] creuse, [elle] gratte, [elle] déterre. [Ses] textes sont amers, inci­sifs, graves, mélange de tendresse et de dureté. Ils disent les vies inquiètes, l’étrangeté des rencontres, les atti­rances secrètes, les guerres de tous les jours. »

Notes de lecture

« Il en est des mots de Brigitte Mouchel comme du ressac, toujours recom­mencé, jamais semblable… Ils débusquent, grâce à de légères distor­sions, un déca­lage du sens, des événe­ments oubliés, des images enfouies. »
Sarah Clément, Page des libraires, décembre 2010

« Tenir, écrire, pour le poète les deux vont ensemble. […] La force du livre est préci­sé­ment de présen­ter le malheur non comme un événe­ment venu de l’extérieur, mais comme faisant partie de la vie ordinaire. »
Fran­çoise Hán, Les Lettres fran­çaises, 6 octobre 2011

« À voir, quatorze “tableaux” portés par une “voix décen­trée” pour dire l’impossibilité de l’alliance intime du langage et de la séman­tique. […] Le bégaie­ment, mais inscrit dans l’évidence du simple […] devient la seule voie possible pour ce qui se cherche en disant à donner tout à la fois la clai­rière du dire et la clai­rière de ce qui échappe au dire dans le fait de dire… »
Matthieu Gosz­tola, CCP – Cahier critique de poésie, mars 2012

« D’emblée, Brigitte Mouchel […] s’empare du travail du texte par une couture ténue et, de proche en proche, instaure une marche (une démarche) pour tenter de construire une toile, peut-​être “inven­ter une histoire vraie”, à l’élaboration de laquelle le lecteur est invité à parti­ci­per : “Vous allez me suivre même fati­gué”. […] Images dispa­rues, répé­tées, retrou­vées et de nouveau perdues, dans une ryth­mique très diverse, parfois lanci­nante, le texte de B. Mouchel donne à penser non seule­ment la langue mais encore l’autre versant de son acti­vité qui est la pein­ture. Un double travail qui inclut celui des mots et celui des formes et des couleurs. »
Bernard Demandre, Média­part, 17 avril 2012