Fleur brève

Auteurs
Éric Sautou, texte
Marie Belorgey, gravures
Hors collection / Livre d’artiste à tirage limité (75 ex.)
Format : 11 x 18 cm
48 pages (5 feuillets sur papier Johannot 125 g, 3 sur papier restauration 19 g, enserrés et reliés ; couverture libre à trois volets sur pelure d’oignon 30 g, étui avec emboîtage en Lana 300 g)
5 photogravures
Texte composé au plomb mobile en Garamond et en Caravelle
Le tout imprimé sur presse typographique
Parution : février 2025
Tirage de tête de 15 exemplaires, accompagnés d’une gravure originale de Marie Belorgey, à paraître en juin 2025

 125,00

Description

Éric Sautou remé­more dans Fleur brève un senti­ment amou­reux, de l’émotion de la rencontre au déta­che­ment, à l’indifférence, l’expression d’un aveu mélan­co­lique. Le premier mouve­ment du texte est ainsi jalonné par les saisons, d’un hiver à l’autre, lais­sant place ensuite aux bribes d’un carnet (phrases comme jetées au hasard, apar­tés, décla­ra­tions). « Rien n’était changé sauf beau­coup de choses », cette cita­tion de Bertolt Brecht placée en tête du poème par l’auteur, en donne le ton : tout de rete­nue et de silence, tissé d’« une infi­nie précau­tion ». C’est un visage qui ne sera bien­tôt qu’un profil. Ce sont des mots d’abord tus, puis pronon­cés (et écou­tés), enfin écrits — mais « Je t’écris autre chose » —, une présence, une absence de peu de mots. « Ces mots ces simples mots », si pudiques, se révèlent dans l’émotion et le silence qu’ils parviennent à dire para­doxa­le­ment pour atteindre une forme d’universalité.
Marie Belor­gey inter­vient avec cinq gravures — ou détails de gravures — dont une qui s’enroule autour du recueil, les autres appa­rais­sant ponc­tuel­le­ment à certaines char­nières du poème. Le travail de l’artiste passe par des grat­te­ments timides puis par des gestes plus brusques et irré­gu­liers, en va-​et-​vient, ratures, percus­sions, grif­fures… — « par la déci­sion de ne pas, au départ, trop dési­rer, mais d’ausculter ce qui arrive, les premiers traits, caresses ou marques plus profondes sur le métal de la plaque », que ce soit en eau-​forte ou à la pointe sèche.
Certaines des gravures, comme celle de la couver­ture, sont repro­duites sur papier pelure d’oignon ou de restau­ra­tion, extrê­me­ment fins et trans­pa­rents, permet­tant une juxta­po­si­tion du texte et des images, les mêlant plus encore l’un aux autres, pour créer un nœud de possibles qui vient souli­gner la « poésie d’à peine voix [qui] qui nous mène dans un silence telle­ment boule­versé », pour citer Isabelle Bala­dine Howald à propos de l’écriture d’Éric Sautou (Poezi­bao, 2022). La sobriété du livre appelle au toucher avec la varia­tion des papiers, de la finesse, sèche, de la pelure à la douceur du Johan­not, sa texture de coton, sa blan­cheur, mêlée à la frêle trans­pa­rence du papier restau­ra­tion, le tout dans un écrin de Lana blanc.