Description
Que veut dire appartenir, à un lieu, une famille, une culture, des traditions ? Appartenir à un pays, à la terre, aux siens, à un récit ? Puisant dans sa propre histoire et celle de la campagne agro-industrielle bretonne où elle a choisi de revenir vivre (« le paysage démembré de l’enfance »), Juliette Rousseau propose une réflexion sur les hiérarchies implicites qui prescrivent les relations, et la façon dont celles-ci agencent notre manière d’être au monde.
Avec l’enfant-lumière, dont la présence traverse le livre, elle explore la possibilité de n’être plus de la terre mais avec elle et avec tout ce qui l’habite. Depuis son « corps-lieu », elle tente de penser la transmission dans une relation réciproque et non plus seulement à sens unique et descendante, inscrite « à l’endroit de nos dialogues silencieux avec ce qui nous précède comme ce qui nous entoure », sans notions d’appartenance, « car un pays s’arpente sans jamais se posséder ». Une parenté à double sens, et qui se décline ici en verbe : parenter.
Page après page, le roman identitaire et national se défait, les idéologies se détissent, le pays-propriété perd son nom pour en trouver un autre, moins certain mais plus tendre. Balbutié.