Julien le rêveur

Autrice
Christiane Veschambre
Récit
92 pages, 12 x 15 cm
Parution : juin 2022

Publié avec le soutien de la région Bretagne

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 15,00

Épuisé

ISBN  978-2-490385-31-7 Catégorie 

Description

Julien est un grand rêveur. Non pas de rêves éveillés, mais de « vrais » rêves, ceux qui naissent pendant son sommeil. C’est de leur inalié­nable puis­sance qu’il s’agit dans ce récit. Une puis­sance qu’ignorent les procé­dures de maîtrise, de pouvoir, mises en place par une société de la « commu­ni­ca­tion », de « l’évaluation », de la « perfor­mance », toutes appel­la­tions qui recouvrent l’idéologie par laquelle on resserre l’étau autour de ceux qu’il faut rendre « profitables ».
La puis­sance des rêves ne peut être asser­vie : c’est ce dont Julien fera l’expérience — malgré ses tenta­tives « d’adaptabilité », un moment saluées par son agence polemploi.
Julien le rêveur n’est pas un traité socio­po­li­tique mais une fantai­sie, dont le cœur bat dans un « cahier de rêves », nourri, entre autres, de poètes aimés. Une fantai­sie qui s’amuse aussi de son autrice, peu encline, avoue-​t-​elle, à « écrire pour racon­ter des histoires ».
Julien le rêveur est un conte poli­tique et poétique.

Notes de lecture

« Dans le monde des employés polem­ploi (et de leurs cravates multi­co­lores), de l’adaptabilité, de la flexi­bi­li­sa­tion, de “la ludi­fi­ca­tion des rapports entre colla­bo­ra­teurs et respon­sables”, du minis­tère de la Volonté du travail, des décro­cheurs, du défi­cit d’adaptabilité, du “boos­tage” de parcours profes­sion­nel, des stages “de forma­tion pour aidants à la forma­tion animée par un forma­teur de forma­tants”, un homme, Julien, dont la seule “compé­tence” semble être la capa­cité de rêver. […]
Chris­tiane Veschambre, avec une ironie pleine de tendresse, présente Julien et ses rêves pour autrui, son écoute sur le vide du sommeil ou la clôture de l’insomnie, les boule­ver­se­ments de chacun·e face au rêve devenu leur rêve. […]
Et lorsque l’espace des rêves se déve­loppe, la réalité forma­tée peut perdre du terrain, et les employés perdre leur cravate ! […]
Un petit livre, traversé par un insecte aboyeur, ouvert sur l’infini des possibles, “Du bord de ce trou noir, il semblait que l’horizon des événe­ments s’était immen­sé­ment élargi”. Contre la sclé­rose de l’ordre managérial… »
Didier Epsz­tajn, « Il y eut des jours et des nuits blancs », Entre les lignes entre les mots, 29 juillet 2022

« Julien ne sait “rien” faire, c’est ce qu’il répond au conseiller “polem­ploi” cravaté en face de lui – mais Julien sait rêver tandis que tant d’autres ne savent plus, ne savent pas. Alors pour­quoi ne pas rêver pour autrui ? lui suggère sa voisine écri­vaine publique.
Julien le rêveur est l’histoire de Julien qui envi­sage de faire profes­sion de son prin­ci­pal talent.
Julien le rêveur est aussi l’histoire de la narra­trice de Julien le rêveur qui raconte comment Julien envi­sage de faire profes­sion de rêveur public, ou plutôt de conseiller onirique, car quand il s’agit de faire profes­sion, les mots comptent. La narra­trice de Julien le rêveur écrit mais ne fait pas non plus profes­sion de roman­cier, quiconque a déjà lu Chris­tiane Veschambre (Les Mots pauvres, La Maison de terre, Versailles Chan­tiers…) sait déjà qu’elle non plus. Ses person­nages sont moins des person­nages que des personnes. Le “cahier de rêves” qui vient natu­rel­le­ment s’insérer est vrai comme le sont les rêves. Et ce n’est pas la narra­trice qui déci­dera ce qu’il advien­dra de Julien et de ses rêves. »
Philippe Annocque, « Avis aux rêveuses et aux rêveurs », Hublots, 15 octobre 2022