Description
Adrian Oktenberg travaille une langue née du reportage, une langue simple, un « langage commun », dans ce recueil constitué de micro-récits qui témoignent chacun d’un regard différent sur la guerre des Balkans. Sans manichéisme, par petites touches, elle traite aussi bien du génocide que de ses répercussions les plus intimes : vie privée et vie publique se mêlent, la vulnérabilité des corps devient le symbole du cauchemar de l’Histoire. Fragmenté, haletant, déchiré, ce texte partagé entre espoir et amertume cherche une voie nouvelle pour transmettre l’inexprimable.
« [Ces] poèmes fébriles, à l’apparente simplicité, sont en réalité minutieusement construits. Aucun mot n’y est inutile. Un livre important, comme document sur le réel mais aussi comme objet poétique » (Booklist, Patricia Monaghan).
« Dans le XXe siècle finissant, Adrian Oktenberg choisit elle aussi, étrangement, le poème pour graver, sculpter le souvenir d’une barbarie… » « … seul un être humain qui garde au fond de son cœur la foi en la beauté première de la vie peut être capable de dire la hideur de ceux qui portent la mort avec eux comme une seconde nature […]. Cet être-là, par sa veille, même si “petite”, parvient peut-être à garder – et à nous faire partager – au cœur du désespoir et contre vents et marées, une forme, si petite aussi, d’espoir : dire, écrire le mal en mots simples mais définitifs peut être un signe que tout n’est jamais totalement perdu » (extraits de la préface de François Maspero).
Notes de lecture
« La poésie n’est pas ici détachement, distance. Elle dit l’événement au plus juste, au plus près, en même temps qu’elle pleure les morts et hurle sa révolte. »
Patrick Kéchichian, La Croix, 28 janvier 2010« Avec une simplicité désarmante mais terriblement poignante, [Adrian Oktenberg] dit la lumière empêchée des belles journées qui s’annonçaient, le désespoir, nos yeux cousus, l’innocence massacrée, les messages “lancés lancés lancés lancés” et qui “s’effacent”. »
Richard Blin, Le Matricule des anges, avril 2010« Des pages de ce livre de petit format, selon une disposition pudiquement torturée, s’élève le chant du malheur, d’une grande souffrance que rien ne justifie ni n’explique, et qui a besoin d’être dite et partagée. »
Francis Sitel, Contretemps, juin 2010