Le banc

Auteur
Stéphane Crémer
Poésie
88 pages, 12 x 15 cm, dos carré cousu collé
Parution : octobre 2009

Publié avec le soutien de la région Bretagne et du Centre national du livre

 13,00

UGS : 978-2-917751-06-0 Catégorie :

Description

« … cet auteur, aussi averti et subtil que Góngora ou Mallarmé – ou Erik Satie –, ne construit ses volières que pour y prati­quer par le fond, dans l’invisible, une ouver­ture par laquelle les mots s’échappent et, dans un jour par dessous le jour, volent libre­ment, vire­voltent avec toutes sortes de cris, quitte à reve­nir à la nuit dans leurs grandes phrases compactes », écri­vait Yves Bonne­foy de Stéphane Crémer dans sa préface aux Compa­gnies publiées en 2003 et reprises ici, discrè­te­ment rema­niées, dans Le banc. Il termi­nait par ces mots : « Il n’y a ni dedans ni dehors. N’existent, bel anneau de Möbius, que les mêmes ailes à battre de partout dans le lieu terrestre, qui est esprit. Voilà ce que Stéphane Crémer va ensei­gner de mieux en mieux ».
Après Compa­gnies donc, après les Prolé­go­mènes à toute poésie, ce nouveau recueil, où Stéphane Crémer « laisse sa parole tout à fait libre de signi­fier ses désirs » (ibidem). Au sein d’échafaudages très maîtri­sés (les « volières » de Compa­gnies), les mots sont cise­lés, et chacun retient l’autre, chacun tient sa place, afin que le lecteur les reprenne « tel un refrain entre des couplets que j’ignore et dont je m’applique seule­ment, sur l’écorce et dans les nœuds de ce banc où je demeure, comme depuis son cœur, à noter l’air », comme il le souligne lui-​même en exergue du recueil, et comme il y incite dans la dernière partie, « À hautes voix », où les titres des poèmes, « prélude », « marche », « fugue »… appellent à un chant du monde tel qu’il va – ou ne va pas : « ce qui se perd ainsi / du monde c’est le monde entier / l’écho / de sa si profonde rumeur » (« thrène »).

Notes de lecture

« Il semble bien qu’il y ait entre les oiseaux et les mots une analo­gie fonda­men­tale, qui se révèle quand un poète laisse sa parole tout à fait libre de signi­fier ses désirs. Comme les oiseaux dans le ciel les vocables dans l’écriture ont des essors brusques, des piaille­ments, ils s’entrecroisent ; […] ce poète […] sait si bien que l’écriture c’est mille mouve­ments en flèches de toutes parts dans la lumière ou la brume… »
Yves Bonne­foy, préface à Compa­gnies, 2003