Description
Krzysztof Styczynski a écrit un texte incarné : il utilise sans pudeur les mots du corps comme s’il criait dans ce lieu où d’habitude on les chuchote. C’est sans doute pour qu’il existe, ce corps, trop souvent nié. Les mots, il les confronte, les choque, mais aussi les dépoussière comme on pourrait le faire de corps oubliés ainsi que de vieux objets inutiles : « Je retourne aux océans par la flaque que cet ange serpille entre mes jambes. Ma rivière creuse un lit jaune pisseux. Que vient faire la poussière sur nos armoires de chair ? »
La mise en page, un long accordéon de papier, en étirant à l’infini le texte, le faisant se cogner d’un bord à l’autre du livre, obligerait le lecteur à lire pour ainsi dire corporellement, à s’impliquer au-delà d’une simple lecture. Une gravure de Marc Charpin accompagne ce texte, avec des visages bouchés, hachurés, répétés… « Deux yeux une bouche et en avant le défilé », comme l’écrit Krzysztof Styczynski ?