Nous les perçants

Autrice
Maryvonne Coat
Poésie
66 pages, 14 x 20 cm
Parution : novembre 2024

Publié avec le soutien du Centre national du livre et de la région Bretagne
Voir les premières pages

 16,00

Catégorie :

Description

Veiller sur ce qui dispa­raît, repas­ser la main cares­sante, prendre soin de ses morts… ainsi guettent nous les perçants, déjà « à l’affût de leur extinc­tion », mais dont l’écho résonne à chaque double page pour que l’errance ne gagne pas nous autres qui « nous dépla­çons chez les sans-​nom ». À distance d’une moder­nité qui privi­lé­gie la parole des objets connec­tés et des langues fossiles, jalon­née par la « ponc­tua­tion péné­trante des codes-​barres », nous les perçants, entité ouverte et mysté­rieuse, propose de mettre à jour tout ce qui s’épuise et d’offrir à la nuit la possi­bi­lité d’opposer ses forces fertiles.
À l’impossible fata­lisme et à la vaine espé­rance, Mary­vonne Coat répond dans ce nouveau texte par le choix des paysages et de leur mémoire, de ceux que l’on exile et des terri­toires que l’on déserte. Des mouve­ments par lesquels la poésie sème et récolte les perdus, réha­bi­lite les boiteux, les tus et les morts. Des mots qui quêtent l’essentiel et où « chaque un compte l’autre » ; des mots qu’elle laisse libre de s’absenter, renaître, se domes­ti­quer, deve­nir débris et toujours faire racines comme un rempart à l’oubli de tout ce (tous ceux) à quoi (à qui) nous avons renoncé.
Ainsi scandent et se scandent nous les perçants, un sujet libre de se conju­guer tour à tour à la première et à la troi­sième personne du pluriel, comme une force en action déjà certaine de sa propre dispa­ri­tion, le long d’un voyage vers l’épicentre des failles habi­tées, des espaces autre­fois char­nus et aujourd’hui délais­sés, jetables. Un texte incan­ta­toire sans cesse et sans orgue pour mieux redes­si­ner les contours de ce qui, sous la main de l’homme, peu à peu s’efface avant de disparaître.