Description
Quelque chose se passe propose au fil de textes courts, qui font entendre une voix se donnant tantôt dans une unité, tantôt plurielle, non pas des histoires proprement dites mais plutôt des navigations, des explorations d’images (le blanc, une petite fille flottant dans les airs, son chandail rouge, les méduses…) ou de voix qui tentent de dessiner un portrait ou une démarche. Autour de la thématique de l’enfance, la question du presque vivant (du pas encore formé, du pas encore devenu sujet) ou du presque mort, ou du mort (où la question est entendue comme la reconnaissance d’une mort pour accéder à la vie). Un discours d’impossibilité en parallèle à un discours de résistance au sens où un sujet se dit vivant, avec violence mais vivant. Un flottement du sujet, toujours au bord de ne pas ou plus exister.
Une tentative de mémoire.
Le cheminement de Stéphanie Chaillou passe par une écriture de la perception. Tourner, retourner autour du mot, le répéter, les répéter jusqu’à saisir l’image enfouie, enterrée, la saisir grâce à l’imaginaire.
Notes de lecture
« Entre nouvelle et poésie, voici une suite de six textes courts où […] les mots, venus du corps et des sensations, sont repris d’une manière toute durassienne, jusqu’à la nausée, comme autant de langues qui envahissent la bouche, passant de l’extérieur à l’intérieur. Où les mots sont ressassés jusqu’à cerner les images insensées de l’enfance, explorant le presque vivant, le pas encore formé […] et même la mort, essayant ainsi de remonter à la source de ce discours insolite, voire impossible. »
Joël Glaziou, Harfang, n° 34, 2009