Percolamour

Auteur
Stéphane Korvin
Poésie
120 pages, 12 x 15 cm, dos carré cousu collé
Parution : novembre 2012

Publié avec le soutien du Centre national du livre

 16,00

UGS : 978-2-917751-23-7 Catégorie :

Description

Comme le dit Stéphane Korvin, Perco­la­mour est « la chro­nique d’un goutte-​à-​goutte amou­reux : aller, retour et retour ». Une rencontre, un possible : la décou­verte de la peau, un parcours doux, lent vers la compré­hen­sion intui­tive des corps. Le sien, celui de l’autre. Malgré cet accès immé­diat au corps – comme un choc initial –, une fois cet instant rompu, il ne reste plus qu’à chemi­ner en proxi­mité (« Nous prome­nons nos poids de terre, nos poids quiets nos / dialogues […] le temps de pronon­cer les nœuds qui nous séparent »). Comme si l’accès à l’autre deve­nait impos­sible, comme si l’autre n’existait plus ou n’avait jamais existé (« Je ne t’ai jamais connue »).
Reste alors le discours amou­reux, vécu ici comme un paysage qui devient souvent voyage : la phrase est trai­tée comme instan­tané photo­gra­phique : le visage en mouve­ment est flou, quelques couleurs sont arrê­tées, presque figées, une lumière projette son spectre contre des murs qui enferment lorsqu’une voix de femme dit : « je ne suis pas là, ne te retourne pas ».
Ces mots d’amour laissent entendre une expé­rience effa­rée de l’autre, dans ces séries inces­santes de va-​et-​vient, ces déca­lages dans l’espace et le temps, jusqu’à l’épuisement de tout langage, de tout récit.
Stéphane Korvin se concentre sur les corps, les souffles, sur les peaux, les caresses, les dépla­ce­ments… et les donne dans le bégaie­ment ce qui est déjà perdu, sauf à se convaincre qu’il faut « se croire sur parole » : glose amou­reuse perfor­ma­tive sans issue, lorsque l’énonciation de celle-​ci remplace à jamais l’amour : « sans énon­cer, serait presque aimer je pres­sens ». Déci­dé­ment les contes ne sont plus : « quelle vieille / chro­nique, citrouille / crois-​tu encore tenir là ? »

Notes de lecture

« Perco­la­mour mesure la pres­sion du désir. Faut-​il mêler la parole à cela ? Se prendre au jeu (léger) des mots ? Oui, répond Stéphane Korvin, même si la jouis­sance de la lettre peut aussi bien masquer la divi­sion des êtres. »
Didier Cahen, Le Monde des livres, 22 mars 2013